Mondial-2018: l'Argentine retrouve le cap

Dans la tête de Lionel Messi, il n'y a que le but. Mais on n'a pas de mal à imaginer qu'au moment de s'élancer pour tenter de prendre à défaut Claudio Bravo du point des 11 mètres, un double flash-back s'est produit dans la tête de l'attaquant, le ramenant à la fois à Chili 2015 et plus encore à États-Unis 2016.

L'Argentine avait perdu ces deux finales de Copa América face au Chili, le buteur albiceleste propulsant le ballon dans les nuages l'année dernière. Flash-back ou pas, Messi a converti la sentence ce 23 mars d'un tir puissant du gauche qui est venu heurter l'intérieur du poteau avant d'aller faire trembler les filets chiliens et offrir à l'Albiceleste une victoire déterminante.

On jouait la 16ème minute dans ce match comptant pour la 13ème journée des qualifications sud-américaines pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ lorsque José Fuenzalida a déséquilibré Ángel Di María dans la surface. Tout le stade Monumental a laissé échapper un cri de joie, avant de se plonger dans le silence. Ce penalty accordé par l'arbitre venait de déclencher simultanément un immense espoir doublé d'une peur soudaine chez les supporters argentins. Surtout contre le Chili. D'autant plus que le seul penalty accordé à l'Argentine depuis cette finale de la Copa América 2016 avait été raté par Sergio Agüero lors de la défaite 1:0 devant le Paraguay.

Contre le Chili, Lionel Messi a décidé de ne pas frapper haut et en plein axe comme il l'avait fait dans la finale de 2016, avec à la clé un cadre manqué suivi de l'annonce d'une retraite internationale qui s'avérera temporaire. Il a bien regardé son ami Claudio Bravo, avant de frapper son penalty de la même façon qu'il l'avait fait dans la finale de la Copa América 2015. Comme à cette occasion, le ballon est entré.

Rôles inversés
Ce qui a changé par rapport à 2015, c'est que cette fois, c'est l'Argentine qui pouvait faire la fête et non la Roja après le coup de sifflet final. Grâce à cette courte victoire 1:0, l'Albiceleste quitte la place de barragiste qu'elle occupait à la veille de la rencontre pour se hisser en troisième position. Du même coup, le Chili sort des places qualificatives pour Russie 2018, y compris la cinquième synonyme de barrage, pour se retrouver au sixième échelon du tableau sud-américain.

L'influence de Messi sur le destin de la sélection argentine est telle qu'il a inscrit trois des cinq buts de son équipe dans les victoires conquises depuis l'arrivée aux commandes d'Edgardo Bauza en septembre dernier, à savoir le but du 1:0 contre l'Uruguay, celui du 1:0 face à la Colombie (score final 3:0, grâce à des réalisations de Lucas Pratto et Ángel Di María) et enfin celui du 1:0 devant le Chili.

En l'absence de Messi, la formation dirigée par Bauza s'est inclinée face au Paraguay et a concédé le nul avec le Pérou et le Venezuela. En sa présence, l'Argentine n'a trébuché qu'une seule fois, lors du clásico au Brésil. À cette occasion, face à son "frère" Neymar, Messi était resté muet, ce qui explique peut-être la défaite de l'Argentine ce jour-là.

Depuis son premier but inscrit le 17 octobre 2007 contre le Venezuela, la Pulga a fait mouche à 18 reprises en qualifications. À l'exception d'une défaite contre la Colombie en 2007, chaque fois qu'il a marqué, l'Argentine a gagné. Même lors de cette soirée d'exorcisme des penalties.