Preuve s'il en fallait encore une que les paradigmes du football ont changé et que la maîtrise de la possession n'est plus du tout aussi "bankable" qu'au début de ce siècle, la première mi-temps a souri à l'intensité brute. Semblant souvent emprunté voire limité quand il avait le ballon, le Napoli de Gattuso a néanmoins pris les devants, à la rage et à l'envie. Notamment celles de Zielinski, qui est allé presser un Junior décevant mardi pour servir Mertens, dont le splendide tir a fait mouche à la 30e (sixième réalisation du Belge dans cette campagne).
Non pas que le jeu "à la barcelonaise" soit totalement dépassé, mais sans la bonne impulsion au bon moment, le modèle catalan demeure inopérant et inefficace.
L'inspiration de Busquets et Semedo
Il fallait plus d'allant de la part des latéraux et plus de largeur dans les courses du trio Messi-Griezmann-Vidal pour lézarder la muraille. Ce Barça aux idées courtes a longtemps récité le paraître et le néant, jusqu'à une inspiration conjointe de Busquets (à la passe) et de Semedo (à la course), qui a permis au Portugais de servir Griezmann pour l'égalisation à la 57e.
Cette opposition de style promet un duel intéressant le 18 mars au Camp Nou. Duel pour lequel le Barça conserve certes son costume de favori, mais un costume qui ne saurait en aucun cas lui conférer quelconque immunité. Déjà privé de Suarez devant, le coach Quique Setien devra aussi composer sans Vidal (promu attaquant), expulsé en fin de rencontre.