À la fin d'une saison au cours de laquelle l'âge l'a quelque peu rattrapé, Cristiano Ronaldo tentera d'écrire une page d'histoire.
Quand l'attaquant du Real Madrid foulera le terrain du Millennium Stadium pour affronter la Juventus de Turin, samedi, il en sera à sa cinquième finale de la Ligue des Champions en neuf ans et tentera de soulever le trophée pour une quatrième fois.
Cette fois-ci, il aura l'occasion d'accomplir ce qui n'a jamais été fait en 25 ans de compétition, soit depuis que le championnat d'Europe des clubs a été remanié. Si Madrid l'emporte, le Real sera sacré pour une 12e fois, améliorant ainsi sa propre marque. Et le club deviendra finalement le premier à défendre son titre.
Il y aura assurément une première, samedi: la finale sera disputée sous le toit du stade, les autorités craignant la possibilité d'une attaque au drone.
Il ne s'agira pas d'une nouvelle expérience pour Ronaldo. Il a été un visiteur régulier du stade national gallois alors qu'il évoluait pour Manchester United et que l'édifice servait à la finale du football anglais. La seule fois qu'il a joué sous son toit par contre, il a perdu.
Cet échec se veut un rare pas de recul dans une carrière qui ne cesse d'aller de l'avant, même si cette saison, l'attaquant de 32 ans a dû sauter son tour plus souvent qu'à son tour, l'entraîneur-chef Zinédine Zidane privilégiant une rotation des effectifs pour garder tout le monde au sommet de sa forme.
On peut difficilement lui reprocher quoi que ce soit: ce système a valu au Real un titre de la Liga espagnole et une autre participation à la finale de la Ligue des Champions.
« C'est certain que je veux être libre de jouer comme je le veux et c'est l'occasion que m'offre Zinédine Zidane comme no 9, a dit Ronaldo. Je suis libre, je joue au centre, à l'aile, comme je pense que je dois le faire. »
Il se pourrait que le Portugais ne retrouve pas beaucoup de cette liberté face à la Juve, un club qui présente l'une des meilleures défenses du football. En 12 matchs sur la scène européenne cette saison, les Turinois n'ont concédé que trois buts et ils tenteront de devenir les premiers champions invaincus depuis Manchester United, en 2008.
Au coeur de cette défense se trouve un joueur désirant devenir le plus vieux champion de la compétition: le gardien de 39 ans Gianluigi Buffon. Un titre européen est l'un des rares à manquer à sa collection. Il a perdu deux fois la finale de ce tournoi.
« Je suis encore un jeune homme malgré mes 39 ans, a déclaré Buffon. J'ai reçu plus que je n'ai donné, mais ce serait une finale parfaite et les gens aiment bien les contes de fées. »
La Juve a gagné son deuxième et dernier titre sur la scène européenne en 1996. Le Real Madrid en a gagné cinq depuis.
En plus de sa défense, la Juventus peut compter sur une attaque menée par l'Argentin Paulo Dybala, auteur de quatre buts dans la compétition.
Dybala est tout feu, tout flamme depuis que l'entraîneur-chef Massimiliano Allegri a modifié sa formation pour accommoder le talent offensif. Dybala forme un trio en compagnie de Juan Cuadrado et Mario Mandzukic qui joue juste derrière Gonzalo Higuain. Miralem Pjanic et Sami Khedira suivent derrière.
« J'ai adopté ce 4-2-3-1 quand j'ai réalisé que notre équipe ne progresserait pas avec l'ancien schéma tactique, a expliqué Allegri. J'ai identifié les forces de nos joueurs et j'ai tenté de les placer à leur position préférée. J'ai aussi tenté d'encourager nos qualités offensives. »
Un sixième titre consécutif de Serie A en poche, la Juventus tentera de venger son échec subi en finale de 2015, contre le FC Barcelone.
« Peut-être que nous n'étions pas suffisamment confiants et que nous ne nous attendions pas à gagner en Ligue des Champions, a indiqué Allegri. Maintenant, c'est complètement différent. La Juventus s'est beaucoup améliorée.